L’allongement de l'espérance de vie n’est pas seulement un défi pour les assureurs, mais aussi un questionnement profond sur la manière de penser la sécurité financière à long terme dans une société vieillissante. La question de longévité bouleverse les principes sur lesquels reposent les contrats d’assurance-vie traditionnels.
Vers un ajustement de la table de mortalité ?
Historiquement, les assureurs ont conçu leurs produits en se basant sur des tables de mortalité qui ne prenaient pas en compte de façon précise les progrès de la médecine et de la technologie. Les Français vivent plus longtemps que prévu, ce qui augmente les paiements de rentes et réduit la rentabilité pour les assureurs.
Pour pallier ce risque, une révision et un ajustement de la table de mortalité se met progressivement en marche afin de mieux prendre en compte la réalité actuelle. Toutefois, il reste difficile de prédire avec précision l’évolution de l’espérance de vie à long terme, ce qui crée un terrain incertain, en particulier en ce qu’il s’agit des produits de rente viagère.
L’attractivité des contrats de rente viagère
Le contrat de rente viagère est particulièrement vulnérable au phénomène de longévité. Ce type de produit garantit en effet un revenu régulier jusqu’au décès. Cependant, si le souscripteur vit plus longtemps que prévu, le montant total des versements peut dépasser le capital initialement investi. Cela génère un certain coût pour l'assureur, qui doit alors ajuster ses prévisions financières et revoir ses stratégies de gestion des risques.
La révision des primes et des garanties : une solution à court terme ?
Les ajustements pourraient aussi concerner les montants des primes qui nécessitent une révision à la hausse, ce qui peut se traduire par une attractivité amoindrie des produits.
Certaines compagnies se tournent ainsi vers des solutions comme les produits à durée limitée (par exemple, les rentes temporaires), qui cherchent à limiter la durée d’engagement du contrat. D’autres optent pour les restrictions d’âge plus strictes.
La diversification des garanties, comme l’introduction de clauses de réévaluation automatique des rentes en fonction de l'inflation, est également une réponse à ces nouveaux défis.
Cependant, ces ajustements se heurtent à la problématique de la concurrence ainsi qu’à la nécessité de rester compétitif dans un marché caractérisé par des alternatives d’investissement de plus en plus populaires (en particulier les placements retraite).
L’assurance-vie flexible et les nouvelles tendances
Ce produit intègre davantage de souplesse, permettant d’adapter son produit tout au long de sa vie. Ainsi, certains assureurs proposent des contrats suivant lesquels le capital accumulé peut être modulé, ou bien des assurances-vie dont les rentes sont indexées sur l’espérance de vie résiduelle.
L'usage des technologies telles que l’intelligence artificielle et le big data permet également aux assureurs d'affiner leurs prévisions en matière de longévité.
Les répercussions socio-économiques
Au-delà des enjeux financiers pour les assureurs, l’impact de la longévité sur les contrats d’assurance-vie soulève des questions sociales et économiques. La retraite, en particulier, devient une période de plus en plus longue. Si la pension publique peine à suivre le rythme des augmentations d’espérance de vie, l’assurance-vie reste l'un des principaux mécanismes pour garantir une sécurité financière. En savoir plus sur euodia. fr.
L'allongement de l’espérance de vie pourrait ainsi engendrer une hausse de la demande pour les produits d’assurance-vie, de même qu’un changement sur les nouvelles attentes. Ce phénomène pourrait conduire à une reconfiguration du marché.
Le développement de l’assurance-vie complémentaire
Il s'agit de contrats qui viennent compléter les systèmes publics de retraite grâce à des garanties de rentes et des prestations de santé, couplées aux solutions de capitalisation et d’investissement. Certains assureurs s'orientent vers des contrats hybrides, combinant des éléments d’assurance-vie avec des stratégies de gestion de patrimoine.